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INSTITUT URD DE PARIS Bulletin de liaison et d'information I N 69 I DÉCEMBRE 1990

Jj Ce bulletin paraît en français, allemand, anglais, kurde, espagnol et turc. Prix au numéro: (France) 25 FF, (Etranger): 30 FF Abonnement annuel (12 numéros) France: 240 FF, (Etranger) 265 FF Périodique mensuel Directeur de la publication: Mohamad HASSAN numéro de la Commission Paritaire: 659 15 A.S. ISSN 0761 1285 INSTITUT KURDE 106, rue La Fayette - 75010 PARIS Tél.: (1) 482464 64 - Fax: (1) 47709904

Sommaire o LA REMISE DU PRIX DE LA MEMOIRE A L'INSTITUT KURDE o BERLIN: COLLOQUE LINGUISTIQUE KURDE o ANKARA PROMULGUE UN NOUVEAU DECRET-LOI SUR LE KURDISTAN o LES EXACTIONS DE LA CONTRE GUERILLA TURQUE o UNE INTERVIEW DU «SUPER-PREFET» DES PROVINCES KURDES o AINSI QUE... o EN BREF, LA REVUE DE PRESSE LA REMISE DU PRIX DE LA MEMOIRE A L'INSTITUT KURDE LE3 DÉCEMBRE le Prix de la Mémoire a été remis à ses trois lauréats pour 1991 : Institut Kurde de Paris, Association soviétique Mémorial des victimes du stalinisme et la Maison des esclaves de Gorée (Sénégal). Au cours d'une cérémonie émouvante, qui a eu lieu au Palais de Chaillot devant plus de 1500 invités et en présence notamment de Madame Mitterrand, du président sénégalais Abou Diouf, de Monsieur Claude Evin, ministre des affaires sociales, de Monsieur Thierry de Beaucè, secrétaire d'etat aux relations culturelles internationales, et de très nombreux diplomates, personnalités politiques et culturelles, Madame Eva Veil, présidente du jury international du Prix, a expliqué les raisons pour lesquelles les trois organismes avaient été distingués cette année. Le poète soviétique Yevtoutchenko qui a reçu le prix, au nom de l'association Mémorial fondé par l'académicien Sakharov, a évoqué la «mémoire brouillée et noire des terribles années de Staline». Le directeur de la Maison des esclaves de Gorée a parlé de la «barbarie de l'esclavage qui a arraché des millions d'êtres humains à leur terre et à leur milieu» et souligné la nécessité de garder vivante la mémoire de cette page terrible de l'histoire de l'humanité. Recevant à son tour, des mains de l'écrivain Carlos Fuentos, la statuette représentant ce Prix symbolique le Président de l'institut Kurde a notamment déclaré: «Par la grâce de cette récompense honorifique, les Kurdes qualifiés par certains d'orphelins de l'univers, se retrouvent ce soir dans une famille. Une famille peu orthodoxe mais nombreuse,

2 BUlLETIN DE lia/son El' D'INFORMATION qui chevauche le temps, les continents et les races, qui ras- immense progrès de civilisation. A vrai dire, à moins de =:!c les victimes de l'histoire, de ses outrages, de ses continuer à nous entretuer, nous n'avons guère d'autre ouragans dévastateurs, de ses de1ires idéologiques et de sa choix. On peut donc espérer qu'après tant de souffrances et déraison. Nous y rejoignons d'autres compagnons d'infortune: de gâchis occasionnés par les fanatismes idéologiques et Arméniens survivants du génocide, Tibétains, Juifs rescapés l'intolérance, cet idéjlllai'c finira par emporter l'adhésion des de l'holocauste, Africains descendants des esclaves, Soviéti- uns et des autres. Je sais que cet idéal inspire largement la ques victimes du stalinisme et bien d'autres». Après avoir démarche des promoteurs du Prix 'de la Mémoire, comme il brièvement évoqué le sort des 25 millions de Kurdes du inspire la nôtre. C'est donc en parfaite communion de pensée Proche-Orient et rappelé l'indifférence de la commu- et de coeur, avec joie et reconnaissance, que je recevrai, au nauté internationale face à leur drame, le prix que celle- nom de l'institut Kurde, ce Prix». ci est en train de payer pour son manque de courage et de lucidité d'hier, il a conclu son intervention en ces La cérémonie s'est terminée avec des chants kurdes termes: «Accepter de vivre ensemble, dans le respect de nos interprétés par le chanteur kurde Sivan et le groupe croyances, de nos différences et de nos cultures serait un musical Koma Zozan. BERLIN: COLLOQUE LINGUISTIQUE KURDE DEUX fois par an l'institut Kurde réunit, pour une semaine, les écrivains, linguistes et urnalistes kurdes de la diaspora pour travailler sur les problèmes de terminologie et d'orthographe kurdes. les conclusions de ces travaux sont publiées dans un magazine spécial KurmanCÎ. La session d'automne 1990 a eu lieu du 9 au 16 décembre à Berlin. Des intellectuels kurdes de Suède, du Danemark, de Pays-Bas, d'allemagne et de France ont pris part aux travaux de cette session consacrée notamment à la terminologie de la poésie et de l'élevage. Certains problèmes de grammaire ont également été abordés. La prochaine réunion aura lieu au printemps 1991. ANKARA PROMULGUE UN NOUVEAU DECRET-LOI SUR LE KURDISTAN A FIN d'éviter l'annulation par la Cour Constitutionnelle du décret-loi no424 promulgué en avril dernier, et de subir ainsi un échec, le gouvernement d'ankara l'a suspendu et remplacé par un nouveau décret. La décision gouvernementale prise lors d'un conseil de ministres réuni le 16 décembre 1990 sous la présidence de M. Turgut Ozal a été décrite par la presse turque comme un moyen d'échapper au contrôle du pouvoir juridique. (cf. pp. 39-40 du Bulletin). Le contenu du nouveau-décret confirme en réalité la volonté du gouvernement turc de mener la même politique répressive tout en fermant les portes au contrôle des instances légales. Ainsi, le nouveau décret, numéroté 430, reconnaît comme le précédent, le super-préfet des provinces kurdes comme l'instance politique suprême et le dôte de l'autorisation de procéder aux déportations. La seule «amélioration» consiste à reconnaître aux déportés le droit de choisir leur nouveau lieu de résidence. En outre, une aide financière est accordée à ceux qui quittent la région de leur propre gré. le préfet régional est légalement autorisé à continuer, sans même avoir besoin de la décision d'un tribunal compétent, à interdire des publications. Le décret-loi l'oblige toutefois à donner un avertissement avant de procéder à cette mesure. Le préfet ne pourra plus fermer les imprimeries pour une période illimitée, mais pour une durée de 10 jours en premier lieu, durant 30 jours ensuite si celles-ci persistent dans le «délit». Le décret-loi permet à la police de perquisitionner dans les maisons et les boutiques si elle le juge nécessaire et d'emmener les détenus au commissariat pour les interroger de nouveau (une loi

BUUEfIN DE UAISON El' D'INFORMATION 3 prévoyant une modification analogue avait été aupara- \laî\j'imulée par la Cour Constitutionnelle). Il prévoit le droit de demander des indemnités aux personnes civiles; il dote cependant d'emblée le préfet régional et toute personne travaillant sous ses ordres de l'immunité juridique et les rend irresponsables de leurs actes. Cette pratique de remplacer juridiquement le blanc bonnet par le bonnet blanc prouve, une fois de plus, combien la Turquie est loin d'être un Etat de droit. Fort de sa place dans la crise du Golfe, Ankara, qui se veut désormais une démocratie, se sent obligée, pour préserver le régime d'arbitraire au Kurdistan, de contourner ses propres institutions juridiques. LES EXACTIONS DE LA CONTRE-GUERILLA TURQUE LES révélations sur le réseau italien Gladio ont de nouveau réactualisé le débat sur son équivalent turc, l'organisation de la contre-guérilla. Créée dans les années 60, comme une réponse à une éventuelle guérilla kurde et aux mouvements de la gauche, cette organisation a un passé infiniment plus sinistre que son homologue italien. Elle compte à son actif des opérations de «commando)) au Kurdistan dans les années 1969-1970, les tortures systématiques lors du coup d'etat de 1971, divers massacres dont les plus importants sont ceux du 1er Mai à Istanbul en 1978 (34 morts) et de Mars 1979 (plus de 120 morts selon les chiffres officiels), le projet d'attentat contre B. Ecevit, alors candidat au poste de premier ministre, ainsi qu'une tentative de Coup d'etat en 1979. La presse s'empara de nombreux documents de l'organisation dans les années 1979 et 1980 (dont une partie fut publiée sous d'un livre à Istanbul, en 1980). Ces documents, d'une violence et d'une franchise inouïes, traduisaient clairement l'esprit de ceux qui contournent lors de chaque décision cruciale les formations politiques et dirigent en réalité le pays. Ils contenaient de nombreuses actions à mettre en oeu vre, telles que la perpétration des massacres, attribués «aux révolutionnaires)), l'intimidation de la population par la violence et la «stratégie d'assécher la mer pour s'emparer du poisson». Mais ni ces documents, ni les aveux de certains de ces ex-membres, ni les déclarations inquiètes de B. Ecevit, n'ont suffi pour que la classe politique se décide à prendre des mesures contre cet «Etat dans l'etat». Le résultat de cette incapacité et de manque de volonté fut le coup d'etat de 1980 et son terrible bilan dans le domaine des droits de l'homme. L'organisation clandestine sortit renforcée du régime militaire pour se trouver au poste de responsable dans la guerre sale qui continue au Kurdistan de Turquie. La plupart des militaires et des policiers de haut rang dans les provinces kurdes sont soupçonnés d'en faire partie. De nombreuses indications montrent que les massacres des villages de Ikiyaka et de Cevrimli, attribués par Ankara au P.K.K. furent perpétrés par cette organisation (cf. le numéro 63 de notre bulletin). Aujourd'hui le débat recommence sur cette organisation sinistre. Des déclarations, de nouveaux documents, de multiples témoignages voient le jour. Des milliers d'exprisonniers politiques se souviennent des journées douloureuses qu'ils ont passées dans les centres de tortures, où des tortionnaires anonymes leur précisaient: «ici, il n' y a pas de loi. Si vous faites partie de la guérilla, nous, nous faisons partie de la contre-guérilla)). Les autorités d'ankara, qui ont besoin de cette organisation pour mener leur guerre au Kurdistan, et la classe politique turque dans son ensemble, quant à elles, semblent préférer le silence. Le manque de volonté et de courage des hommes politiques turcs risque de renforcer davantage la contre-guérilla et d'accentuer ses interventions dans la vie politique, voire de jeter la Turquie toute entière dans de nouveaux cauchemards. (cf. pp 33-34 les informations de la presse turque à ce sujet).

4 BUlLEI'IN DE UA/SON El' D'INFORMATION UNE INTERVIEW DU «SUPER-PREFET» DES REGIONS KURDES LE «super-préfet» des régions kurdes, Hayri Kozakçioglu est connu par son goût des relations publiques et par le double langage qu'il manie habilement. Dans un entretien qu'il vient d'accorder à l'hébdomadaire turc Tempo du 25 novembre 1990, il s'emploie à se donner une image de démocrate èt d'homme attaché au droit. M. Kozakçioglu va loin dans sa tentative d'améliorer son image de marque : il se dit contre les méthodes irakiennes de «pacification», partisan de la liberté d'expression et de changements juridiques. Il ne serait jamais intervenu pour interdire une manifestation quelconque dans la «région», il aurait même autorisé des marches et des débats contre son autorité (nos lecteurs se souviendront du récit de la «marche pour la liberté et pour la dignité» des députés du H.E.P., durement réprimée dans la «régiom de M. Kozakçioglu. (cf. le n 0 64 de notre bulletin). Le plus grand censeur de la République de Turquie se fait aussi l'avocat de la liberté de presse. Il ne serait toutefois pas «juste» de défendre «les terroristes» et d'»humilier les forces de l'ordre de l'etat». La suprématie de l»armes» dans la région risquerait en outre d'augmenter les «possibilités d'erreurs». M. Kozakçioglu s'efforce aussi de prouver qu'une telle libéralité n'est point gratuite. Les droits de l'homme seraient, d'après le Préfet, respectés; les bavures policières seraient réduites à un minimum inévitable. 99% des arrestations se feraient en conformité avec la loi; la torture n'existerait plus, et ce, d'autant plus que les personnes arrêtées «parlent très facilement»; la totalité des personnes «appréhendées mortes» seraient des membres de l'»organisation bandite» (à savoir le P.K.K.); les «allégations» décrivant les personnes tuées comme des civils seraient une méthode «classique» pour dégrader l'image de marque de l'etat. Le préfet tente aussi de diminuer l'importance de la politique du dépeuplement des villages, qui s'expliquerait d'après lui, beaucoup plus par le souci de résoudre la crise économique des habitants que par celui d'assurer leur protection. Les gens quitteraient leurs villages de leur propre gré et seuls deux villages auraient été «officiellement» dépeuplés «pour des raisons de sécurité»: Les rapports de plus en plus alarmants d'amnesty International, de Helsinki Watch, de l'association Turque des Droits de l'homme et des députés kurdes, y compris ceux des partis au pouvoir ainsi que le décret-loi n 0 430 qui vient d'être promulgué (cf. ci-dessus) et la suspension de la Convention européenne des droits de l'homme dans la région contredisent presque chaque mot de cet entretien qui, en l'absence d'amélioration concrète de la situation des droits de l'homme au Kurdistan, peut être défini uniquement comme une opération de charme, tant de la part de la personne même de Hayri Kozakçioglu que de la part du régime turc. AINSI QUE... - ROME: UN SEMINAIRE SUR LES KURDES ET L'IRAK. journalistes - ont évoqué l'histoire de l'irak, ses structu- Le 5 décembre le Comité italien Helsinki Watch a or- res sociales, son système politique, le sort des Kurdes, ganisé à Rome, avec le concours de l'institut Kurde, un les relations Europe-Irak et les divers aspects de la crise séminaire de réflexion sur l'irak et les Kurdes en Irak. du Golfe. Les principaux partis politiques italiens ainsi Les intervenants - hommes politiques, universitaires et que les syndicats étaient représentés à ce séminaire.

BUUE71N DE UMSON ET D' INFORMA110N 5 EN BREF LA REVUE IJE PRESSE LES KURDES SE RETROUVENT AU CENTRE DE LA CRISE DU GOLFE. Ce peuple reçoit le feu de l'irak et un accueil froid de l'ouest. (The Wall Street Journal, 3.12.90). p.l. L'ONU HAUSSE LE TON, GEORGE BUSH TEND LA MAIN. La proposition américaine de rencontres de haut niveau avec les Irakiens n'a été permise que par la résolution «offensive», votée jeudi aux Nations unies. (Libération, 3.12.90). p.2. ZAKYA SAlO: BONNE COMME SON PAIN. Le pain est aussi un symbole chez les Kurdes. (La Montagne - Centre France, décembre 1990). p.14. LE DIRIGEANT KURDE SAMY ABDUL RAHMAN: SADDAM HUSSEIN A FAIT DE LA VIE UN ENFER POUR NOUS. (Geo, décembre 1990). p.15. LES KURDES TENTENT DE SE FAIRE ENTENDRE DANS LE DEBAT SUR «LE NOUVEL ORDRE MON- DIAL». Akram Mai, chef d'un camp de réfugiés kurdes d'irak en Turquie et lauréat du prix Reebok des Droits de l'homme parle des conditions dans les camps. (The Guardian, 19.12.90). p.18. LE PRIX DE LA MEMOIRE RECOMPENSE L'INSTITUT KURDE. (Gamk, 3, 4 & 6.12.90). p.3 & 6. (Le Peuple Breton, décembre 90). p. 10. (Bulletin Quotidien 30.11.90). p.19. REPRESSION EN TURQUIE. En Turquie des milliers de L'AMBASSADEUR DE FRANCE A ANKARA CON- Kurdes sont arrêtés et torturés. (Le Nouveau Politis, FIRME LE RAPPROCHEMENT FRANCO- TURC. (Gamk, 29.12.90). p.19. 8.12.90). p.3. CONFERENCE SUR LE PROBLEME KURDE A L'UNI- VERSITE DE COLOMBIA. Joyce Blau présente la situation des Kurdes et la replace dans son contexte historique. (The Federalist Paper,4.12.90). p.4. L'OTAN, LA TURQUIE ET L'EUROPE: UN MENAGE A TROIS QUISE PORTE BIEN. Pilier de l'otan, la Turquie rappelle son engagement pro-occidental dans la crise du Golfe et ne perd pas une occasion de proclamer son attachement à l'europe. (Courrier International, 13.12.90). p.7. 4CDEVELOPPER UNE POLITIQUE D'INSERTION». Alphabétisation de la population kurde. (La Montagne - Centre France, 15.12.90). p.9. LES KURDES: ORIGINE ET CULTURE. (Dernières Nouvelles d'alsace, 16.12.90). p.9. VINGT ANS DE RELATIONS FRANCO-IRAKIENNES. L'influence de la France. Quelle politique future envers l'irak? (Défense Nationale, décembre 1990). p.20. CONTRE GUERILLA. Le député Kamer Genç demande au gouvernement d'expliciter le rôle joué par la contreguérilla dans les coups d'etat. (Cumhuriyet, 3.12.90). p15. OPERATION PKK. Douze arrestations dans le cadre de «l'opération PKK» à Antalya. (Cumhuriyet, 3.12.90). p15. INTERDICTION DE JOUER DU SAZ à BISMIL. Motif: non présentation de licence. (Cumhuriyet, 3.12.90). p.25. FACE A UN COUP D'ETAT CIVIL. Ecevit décrit la Constitution turque comme une constitution qui veut faire taire une société qui désire parler. Il a ajouté: «Nous sommes en face d'un coup d'etat civil». (Cumhuriyet, 2.12.90). p16. DES DECISIONS CLAIRES, UNE PARTIE INTERNA- TIONALE PASSIONNANTE. Intégration de familles kurdes en Bretagne. (Le Peuple Breton, décembre 1990). p.10. POURSUITE DE LA VIOLENCE ARMEE EN TURQUIE. LES KURDES, UNE FOIS ENCORE OUBLIES. La crise du Golfe, en rouvrant le dossier des frontières du Proche-Orient, ravive ces «br(llantes cicatrices du partage colonial». (Le Monde Diplomtltique, décembre 1990). p.1l. LA CONFERENCE DES PARTIS POLITIQUES KURDES A DAMAS: L'ALTERNATIVE AMERICAINE POUR L'IRAK. Talabani a été élu à la présidence du bureau des relations extérieures du Front du Kurdistan. (Yüzyil, 2.12.90). p.27. L'INTERDICTION D'ACCEDER AUX PATURAGES DANS LA PROVINCE DE HAKKARI MET EN DAN- GER L'ELEVAGE. (Cumhuriyet, 2.12.90). p18.

6 BUUEI'IN DE UAISON El' D'INFORMATION NEVZAT HELVACI, PRESIDENT DE L'ASSOCIATION TURQUE DES DROITS DE L'HOMME: «Les gouvernements turcs ne ratifient généralement pas des accords concernant les droits de l'homme, lorsque ceux-ci incluent des sanctions. Lorsqu'ils sont obligés de les ratifier, ils émettent de sérieuses réserves». (Cumhuriyet, 3.12.90). p.29. COLLABORATION GRECO-PKK. Soutien apporté par des députés chypriotes au PKK. (Terciimlln, 2.12.90). p.30. LE PRIX DES DROITS DE L'HOMME DE LA FONDA- TION REEBOK A ETE DECERNE A EKREM MAYI, RESPONSABLE DU CAMP DES REFUGIES KURDES A DIYARBAKIR. (Hilrriyet, 2.12.90). p.30. A LA SUITE DES PROBLEMES ECONOMIQUES DUS A LA CRISE DU GOLFE, LE NOMBRE DE CHOMEURS AUGMENTE A CIZRE. (Hiirriyet, 4.12.90). p.31. PRES DE 250 PERSONNES ONT ETE ARRETEES A ISTANBUL, MERSIN, ADANA, ANKARA, ANTALYA ET IZMIR DANS LE CADRE DES OPERATIONS ME- NEES CONTRE LE PKK. (Hürriyet, 4.12.90). p.31. LA POLICE D'ISTANBUL A LA CHASSE CONTRE DES MEMBRES DU PKK. Le préfet régional Hayri Kozakçioglu: «les terroristes veulent paraître comme des religieux». (Hilrriyet, 5.12.90). p.32. LE CORPS D'UN «TERRORISTE» A ETE TROUVE A BINGl>L. 34 personnes ont été arrêtées à Mardin, Batman et Van. (Cumhuriyet, 5.12.90). p.32. L'INTERDICTION DE LA LANGUE MATERNELLE. Le turc, langue officielle est aussi la langue de la communication sociale à l'échelle nationale, et à ce titre, «la langue supérieure». Ce fait ne peut cependant justifier l'interdiction et la négation des autres langues. (Cumhuriytt, 5.12.90). p.33. LA CONTRE-GUERILLA: AVANT ET APRES. Les rapports entre l'armée, les tortionnaires et les coups d'etat. (Cumhuriytt, 6.12.90). p.34. LE MANDAT D'ARRET CONTRE MUSA ANTER (80 ANS), ACCUSE D'AFFAIBLIR LE SENTIMENT NA- TIONAL. <Hilrriyet, 6.12.90). p.35. LE DEPUTE FUAT ATALAY (SHP), DEPOSE QUATRE QUESTIONS CONCERNANT LA SANTE, L'EDUCA- TION, LA MIGRATION ET LES GARDES A VUE A L'EST. (Cumhuriyet, 7.12.90). p.35. LA LOGIQUE EDUCATIVE AU SUD-EST: L'ENSEI- GNEMENT N'EST PAS ASSURE DANS DES CENTAI- NES D'ECOLES. (Cumhuriyet, 7.12.90). p.35. LA DEUXIEME FEMME D'APO, CHEF DU PKK A ETE ARRETEE A ISTANBUL. 161 MILITANTS DU PARTI SONT EGALEMENT ARRETESA ISTANBUL ET IZMIR. (Hiirriyet, 7.12.90). p.36. BAGARRE ENTRE LES DEPUTES DU HEP ET DU SHP A L'ASSEMBLEE.Deux versions d'une discussion sur le problème kurde qui a dégénéré. <Hürriyet, 7.12.90). p.36. DES EQUIPES COMPOSEES DE 10 PERSONNES SONT A LA RECHERCHE DU PKK. Les équipes du «Bureau de la Guerre Spéciale» sont partout. (Hürriyet, 7.12.90). p.37. LESDEPUTES DU HEP ONT FRAPPE LEDEPUTE GENÇ DU SHP. (Tercümlln, 7.12.90). p.37. APPEL: CONDAMNATION DU PROCES OUVERT CONTRE VEDAT AYDIN ET AHMET ZEKI OKÇUOGLU, COUPABLES D'AVOIR PARLE EN KURDE. (Cumhuriyet, 16.12.90). p.38. LE NOUVEAU DECRET-LOI SUR L'ANATOLIE DU SUD-EST. Il prévoit l'allègement dans la fermeture des imprimeries qui publient des articles sur le problème kurde et l'aide aux paysans qui quittent leurs villages. (Cumhuriyet, 16.12.90). p.39. VEDAT AYDIN ET SES DEUX INTERPRETES SERONT JUGES POUR AVOIR PARLE EN KURDE LORS DU CONGRES DE L'ASSOCIATION TURQUE DES DROITS DE L'HOMME. (Cumhuriyet, 11.12.90). p.39. LE JEU DES DECRETS: Le gouvernement qui voulait empêcher l'annulation des décrets sur le Sud-Est par la Cour constitutionnelle en a promulgué un nouveau qui préserve une grande partie des précédents. (Cumhuriyet, 17.12.90). p.40. LE CHEF D'ETAT MAJOR AU SUD-EST, le Général Günes a justifié la mobilisation de l'armée dans la région. (Cumhuriyet, 17.12.90). p.41. LE PREFET REGIONAL KOZAKÇIOGLU DEMANDE DE DISTINGUER LES INTELLECTUELS KURDES DES «BANDITS DES MONTAGNES., iljustifie la répression et le dépeuplement des villages. (Tempo, 25.11-2.12.90). p.42.

Revue de Presse Revue de Re de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de P :Euede Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Pese 55 de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de es vue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue e Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revuei dpr Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Re de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue e Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue e Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue d e Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Bvue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de EeSdssee de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de P se Re de d s de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Re e d s de Presse Revue de Presse ::::: :::::: ::: :::::;r.[pérl; ;J:::: :::: :::: Revue de Presse Revue de Presse Revue d':-:':' ':':'""".':':':': ::.;.:..::.:.:.:.::::, À.. Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue:_11.IIietd. : ati -y ',evue de Presse ::::: Revue de Presse :::::: Revue de Presse ::: Revue}:::11::...... ::...... :..\ }...: O... :......... QlI.on..evue de Presse '.':'... :.:..::..::::..::::::::::::::.;.;::.;::::::::::::,.::::'::::-:::::::::::::::::::-.:::.;:::,:::::::::::'.:::.:-.. :::,.::::,...,.:: ':::.::.:.;.::.::-::..:.;;..:::.:.:::..:;:;:... :.::::.:::;::::-::::,::::;:::;::::';'.,::.. :';:::'-::..,"', :.,'. ", "...,. Revue de Presse Revue de Presse Revue a" f.!... Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Presse Revue de Press =:::!tli'111'liîit"::::: :::: ::::

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPt-RNISTA STAMPA-DENI'RO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETI IGulfCrisis Finds Kurds in Middle Again =.:t fires," f: Hea::i: ::lauld:. By:ets 'Sta//R porl ro/thewallstreetjournal sance to the 200,000 or more IraqI troops a promment Kurd in the town of Hakkari r,,diyarbakir, Turkey-At an 'English posted in the country's north. who like many requests anonymity for fea; olass In this Kurdish city, today's lesson is In Turkey, the cönflict is as much cul- of reprisals by the PKK or the govern- I Uke London," but the topic on students' tural as military. Turkey doesn't recognize ment. *intl.lds is why they don't like Turkey. its 10million Kurds as an officiai minority, Kurds also fear they,whl be on the front.:.""areindians allowed to speak their own even though much smaller populations of line of any Gulf conflict: as Iraqi draftees.' e?" a young man asks a visiting Greeks, Armenians and Jews enjoy this as neighbors of strategic sites that would. Amelican. He asks in Turkish, because status; until recently, Kurds often were re- be likely bomb targets in northern Iraq, ßpeaklng Kurdish is illegal in Turkey's ferred to as "mountain urks." Huge plac- and as residents of southeast Turkey, classrooms. ards on hills overlookmg almost every where NATOairfields could be hit by Iraqi "What Is democracy like?" asks an- Kurdish town bear a quote from modern counterstrikes. other student. Turkish Kurds can vote but Turkey's founder: "Happy Is he who calls The United Nations trade embargo can't have their own political parties or himself Turkish." against Iraq also hits Kurds hardest. In newspapers. Kurds in neighboring Iran, Kurds can't have their own schools or Turkey, Kurdish truckers and traders find;. Iraq and Syria live under regimes with few speak their native tongue in government their main market, Iraq, officially closed. democratic rights for anyone. offices or public meetings. Just mentioning Defectors from the Iraqi army say the food The teacher, sensing that the chat is "Kurdistan" is dangerous; one newspaper situation among Kurds in northern Iraq Is drifting onto dangerous ground, steers his substitutes" (.. J' for the banned word, to desperate as dwindling supplies are funclass back to the lesson at hand. "How avoid being closed. Last week, Turkish pa- neled to Baghdad. much Is rea?" he reads from a primer. pers reported that a popular singer was But what irks Kurds most Is what they "That's 95 pence, please." under investigation for having sung a Kur- perceive as international neglect. Two For a blief moment in early August, dish song at a wedding. years aftel' the Pesh Merga exodus from many among the world's 20 million Kurds Asked Why the government resists Iraq, more than 25,000 Kurds still dweilin. thought deliverance was at hand. Their granting basic cultural rights, a senior crowded Turkish camps, their status unde-' archrlval, Saddam Hussein, appeared fined and future unclear. And with Western. headed for ruin. And his gassing of Kurds leaders speaking almost dally about hu-' became Exhibit A in the West's portrayal man rights in Kuwait and Iraq, Kurds won-. of Saddam Hussein as the second coming _ der why their plight so rarely arouses con' of Adolf Hitler. cern. "Iraq gasses 5,000 Kurds in Halabja Four months later, Kurds stlll2re wait- and nothing happens," laments a Kurdish ing for signs that Western invective, and activist in Dyarbakir. "Israel kills 20 Pal- Western arms, will do anything to liberate estinlans in Jerusalem and there's a U.N. them. "The West," says Akram Mayi, an commission." Iraqi Kurdish leader, "never misses an op- Many Kurds fear that if outside aid Is portunity to forget about the Kurds." forthcomlng,lt will serve foreign aims, not Western amnesia dates to World War I, their own. The PKK, which for many years when the Ottoman Empire's COllapseled to has recelveq.,arms and sanctuary In Syrta, Allied talk of an Independent Kurdistan. now is believed to be getting aid from Instead, the Kurds, tribal Muslims of Indo- Baghdad, which wants a lever against Tur- European stock, found themselves split Turkish officiai in Ankara responds: "We key. Split among four nations and about 25 among four nations. Ever since, Kurds have not reached the point where we can factions, the Kurds are easily exploited In have struggled against forced assimilation afford the luxury. Such liberties would such regional score-settling. Into societies with which they share neither aggravate the centrifugai forces In Tur- "Kurds don't want to be used as playing language nor culture. key and be exploited by separatists." cards," says Latif RasÎH.,i, a spokesman' The Gulf crisis has deepened the Kurds' Western diplomats in Ankara say many for the Patriotic Union ùt Kurdistan, a sense of Isolation. While often sympathetic Turks genuinely fear that ceding language leading Kurdish group. "Moral, political to the Kurds' plight, the West fears that rights today willlead to demands for Kur- and mate liai support, we will ask for it. pressing the "Kurdish question" with Tur- dish autonomy tomorrow and independ- But to cooperate with the CIA or someone 'key, Syria and Iran, all of whom oppose In- ence the day after that. Turkey's dlsmem- else for the...t ends, this isn't on the dependence or significant autonomy for berment after World War l has contributed agend.a.".. ;..' '- Kurds, could weaken the anti-iraq alliance. to this paranoia. Iraqi Kurds are an obvious source of oppo- Kurds say Ankara is using the Gulf sitlon and intelligence inside Iraq, yet they crtsis and Turkey's resulting popularity In say they have been Ignored: the U.S. ad- the West as cover for a crackdown. Turkey. ministration pointedly refused to meet with now has more than 100,000troops near the an Iraqi Kurdish leader who visited Wash- Iraqi border, where most Kurds live and Ington in August. where the main guerrilla group- the Kur- No one doubts the Kurds' wiillngness to dish Workers' Party, or PKK-Is strongest. fight. Iraqi Kurdish guerrillas are known The Turks are emptying villages and dè- r-------------------, as Pesh Mergas, which translates as manding that those who remain take arms ','those who face death," and they have against the guerrillas. battled In the mountains for decades. The PKK, a Marxist group seeking an "We hate Saddam, but we cannot fight Independent Kurdistan, also Is pressing vilalone," says Mr. Mayi, who wears the lagers for food, shelter and support. The THE WALL STREET 'Pesll Merga uniform of baggy trousers, PKK often kills Kurdish "collaborators" cummerbund and checkered turban. He and their familles, as well as burning JOURNAL "led to Turkey with about 60,000 other Iraqi schools arid homes. Some back roads Monday, December 3,1990 ':Unls in 1988,when Saddam' Hussein un. through the rugged mountains of south-.,ùed his army'and chemlcai weapons on eastern Turkeyare littered with the pos-.' l'estive m.the Kurds now need sessions 9f vularers on th,'!lctv..,"

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAP -R/VISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASfN ÖZETI : Libération, 3 décembre 1990 I LA DIX-HUITIEME SEMAINE L'ONU hausse le ton. George Bush tend la main La proposition américaine de rencontre' de haut niveau avec les Irakiens n'a été permise que par la résolution «offensive» votée jeudi aux Nations unies. Jo.- 'événement de la semaine devait être le vote, jeudi 29 novembre, de la résolution 678 du Conseil de sécurité, préconisant le recours à la force si, à la date du 15 janvier, l'irclk ne s'était pas retiré du Koweït. La surprise, possible jusqu'à la dernière minute, était celle d'un veto chinois. Il n'y eut pas veto. Un compte à rebours de quarante-cinq jours commençait dès lors. La véritable surprise allait advenir au lendemain de ce vote: George Bush dans un «message à la nation» annonçant qu'il était prêt à envoyer son ministre des Affaires étrangères James Baker à Bagdad, et à recevoir en échange le ministre irakien Tarek Aziz. dans un «ultime effort de paix». La surprise n'était p'ds celle attendue. l'événement non plus. PAS DE CADEAU, Pas ques-. tion d'envoyer un émissaire américain particulier à Sad-. dam Hussein. Le 28 novem-: bre. il la veille du vote de la rés91ution 678 du Conseil de sécurité autorisant le recours à la force contre l'irak, le porteparole de la Maison Blanche, Marlin Fitzwater, affirmait. que le président Bush «ne récompenserait pas» le président irakien Saddam Hussein pour son agression au Koweït «avec une sorte quelconque de négociation unilatérale», La question était donc posée, La réponse était sans nuance. ((Nous ne voulons pas nous substituer au Nations unies.» Le seul ((véhicule approprié» pour convaincre Saddatn Hussein d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité était le secrétaire général de l'onu, Javier Perez de Cuellar. ((Il avait d'ailleurs entrepris cette démarche, et elle avait échoué.» Non, trois fois non, même poùt éviter les accusations d'être un «(.litété», J:.un «full/iii/(' :mm cœllr» avant ':Ide risquer de5"vies dans une.[guerre. le préllidem des Etatsj:Unis ne fer,lit pas If ce pas 1.\1If'plélJ/('/Il11irr II. P'dS 'de cande-du.«on /uül'i!.'-""ttk"égo- 1,('ü'rti tr(1\'er.(6 NtII;oßS IInit',. llprut florin dltj1f.;our de la,.'f.'m(jineal'l!('lio/re dlaé,l'al foires à &gdatl. II clétitll' de. orages anrérieail",: /I.u le POl/- voir cie le. lihérer à c/raque in.aiff. II a le poul'oir cie se reti",:cfll K(/\\'eit à c/raql/e illstfijlt, II a le poili'oirci'exécl/ter les résolutions de Con,eil. La hlûie est dans.von camp. S'il V(fIt dwnger la,situation, il le peut à chaque minute.» C'était, rappelons-le, Marlin Fitzwalet, porte-parole de George Iktsh. le 28 novembre 1990..IOlJIlNAL. Ath- Tha...ra. : «j.a Révolution I), est le quoti-..,.n officiel du parti Baas. au téuvoir en Irak, 11se partage, 115 kiosques de Bagdad avec -,UOisautres de même facture,.aiais il reste primu,inter pal'es..grâce à Actuel (numéro de, décembre dans les kiosques) et au journaliste Christophe Nick, vous saurez tout sur ce journal et, mieux encore, vouspourrez lire, en français, un :': exemplaire q)lc les Irakiens; ; avaient entre \es mains le Il. août 1990, l!nrichi de quelques, artiles g1nés au fil des se; Î l maißes SUivantes, :' ",. Rien n'y manque, ni les huit : lignes de titres de une, autant de slogans empruntés à Sad. dam Hussein, ni les révélations sur la syphilis de AI Sabbah Ahmad AI Sabbah, prince. héritier de la couronne koweïtienne. ni les mots croisés, ni même le courrier des lecteurs, rubrique ((La révolution et les masses I), précédé de l'avertissement suivant, signé par ((Le Guide-Président Saddam Hussein»: «t'rive: sans colltrainte, sans peur, sans vous soucier.vi l'erat sera satisfait ou 11011 ciece que l'ouséaivè:.» Deux lettres suivent, l'une, locale, décline avec un interminable lyrisme, «Loué sois-. tu (Î Satlt/am», l'autre, écrite par «UII TlIllisiell ai'ec.voll sallg», du nom de Hachim Bouqara, s'intéresse aux formes d'une solidarité avec l'irak adaptée à la situation. «Prelle: la liioitié cie moil corps, propose l'auteur, et lai.se: talitre regarclerles cortège. cie la l'ietoire. VOIISaure: UII" œil. lilie liiaill, 1111 piecl et tollt ce ql/eje pollrrai pt/rtager,» KURDES, Lors du ((message à la nation» dans lequel George Bush annonçait l'envoi de James Baker à Bagdad et l'invitation de Tarek Aziz à Washington.. 'le Président américain a déclaré notam-'.. nt: «Je.ruÏK 1rè.illqllit.t,/es L:tfims cil!saclclalllpolir,w cio Iter ciel''/rllle III1c/éaire.IIIIagi- Ile: sa capacité à Juire c/rallter,.yesl'oi.ill.,(... ) NOlls l't/i'llii.vl'ii. recollrir ci (les arme.v c/iîmîqlles. comre,will propre p('uple..,» Halabja, Qui a pu QIl.'! :Mars 1988. QuelqUe cinq mille Kurdes d'irak bombardés à. l'arme chiinique, ultime épi-. sode de la guerre avec \'1rllJl qui allait s'achever peu.. Aujourd'hui enco,.., ces de propande rwe,ac cusent l'iran d avoir \ ment manipulé les méliu du' ; monde entier pour aœuller l'irak d'un forfait Qui était le, '. sîen. ",' Le ministre des Atraires. étrdngères irakiçn TareAziz_ ',avait néanmoins admis, les?.faits, dont personne par ail- \ 'leurs ne doute, en juillet 1988.. Des sanctions?,de quoi par-..1ez-vous? L'ONU avait à plu-. sieurs reprises condamné, l'usage des armes chimiques. Le Congrès américain, en ef-; fet, s'était ému au point de proposer des sanctions contre le pays qui s'était rendu coupable lit,ce qu'il faut bien appeli'" IOn nom: un massacre de population civile. Il n'y eut pas de suite. Pressé par'. les lohhies pétroliers et agro-'. alimentaires. le président des Etats-Unis mit son veto à la. décision du Sénat. Il est vrai qu'il s'appelait Ronald Reagan, George Bush n'étant alors que le numéro 2 du pays. Peut-être que si, à l'époque, le monde avait fait preuve dè la fermeté dont il se fait désor-. mais une vertu blindée, la suite de l'histoire se serait écrite autrement. Mais il faut croire que 5000 Kurdes ne méritaient pas la compassion aujourd'hui déversée pour l'émir du Koweït. ; ( L'honneur des K urdes est : de n'avoir jamais eu recours au terrorisme I), disait un jour i l'un de leur plus grands lea-, ders, Abdul-Rhaman Ghas-, semlou, assassiné par un corn-. mando iranien déguisé en négociateurs de paix, Leur malheur est aussi, soyons clairs, de n'être pas une puissance pétrolière, La seule morale de cette histoire - elle est triste- est qu'il n'y a pas de morale, Au moins retiendra-t-on qu'à l'occasion d'une initiative diablement intelligente et peut-être historique, le président des Etats-Unis d'amérique a au moins rdppelé au monde ce que son prédécessellr avait cru bon de passer. par profits et pertes. Il n'était pas le seul. Qui,sé souvient d'llvoir iijors ent; \lvoix dé'la'france? ' j Mire KRA'VETZ 2

REVUE DE PRESSE-PRESSREVIEW-BERHEVOKA ÇAPt-RIVISTA STAMPA-DEN/'RO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETI GAMK 3-4 décembre 1990 '. LE PRIX DE LA MEMOIRE RECOMPENSE L'INSTITUT KURDE. La Fondation France-Libertés, présidée par Mme Danielle Mitterrand, a annoncé jeudi que lé deuxième Prix de la Mémoire a été décerné conjointement à l'institut kurde de Paris, à l'association soviétique «Mémorial», à la mémoire des victimes du stalinisme, et à la Maison des Esclaves de Gorée. Le Prix de la Mémoire, créé en 1988, se donne pour objectif de dénoncer et combattre toute falsification de J'Histoire due à l'oubli, volontaire ou pas. Il récompense des créations, des personnes ou des institutions. Parmi les lauréats honorés en 1989, figuraient le Dalai Lama et le directeur du Maténadaran d'erévan le professeur Sen Arevchatian. L remise des prix a eu lieu le lundi 3.décembre'-au Palais de Chai1lot.- ;.' L'Institut kurde, fondé en 1983! I,- est un organisme culturel et laic ayant pour vocation de contribuer à I sauvegarde de la mémoire collective kurde. Le prix sera remis au pré-' sident de l'institut, M.Kendal, la Fondation France-Libertés confirmant ainsi son engagement dans la reconnaissance du fait national kurde. Créée en 1988 et présidée jusqu'à sa mort par le Prix Nobel de la Paix Andrei Sakharov, l'association Mémorial s'est fixé pour mission de réhabiliter les victimes du stalinisme. Le prix sera remis au poète soviétique Evtouchenko. Enfin, M.Joseph N'Diaye, conservateur de la Maison des Esclaves de Gorée, au Sénégal, sera égaiement récompensé. Classée «patrimoine de l'humanité» par l'unesco,. la Maison des Es«laves, située sur l'île de Gorée, au large de Dakar, rappelle la traite Iiles Noirs dont cette île fut le théâtre.. 8 décembre 1990 L'AMBASSADEUR DE FRANCE A ANKARA CONFIRME.LERAPPROCHEMENT FRANCO-TURC Le rapprochement entre la France en ce qui concerne le Génocide des et la Turquie n'est plus un secret Arméniens que la Turquie refuse de d'etat. Amorcée durant le premier septennat de François Mitter- ((malentendus». M. Eric Rouleau con- reconnaître, ils sont attribués à des rand, la normalisation entre Jes deux tinue : ((Les anciennes déclarations pays est entrée dans une phase du gouvernement français étaient active, la crise du Golfe confirmant le dues B l'inexpérience de ses ministres... Si certains membres du gou- processus. L'ambassadeur de France à Ankara, M.Eric Rouleau, avait officiellement fait le point sur l'état des criptions électorales comptaient un vernement français dont les circons- relations franco-turques dans une grand nombre d'arméniens ont fait interview accordée au quotidien turc des déclarations qui ont offensé ce;- de langue anglaise, Ie Turkish Daily tains Turcs, car les socialistes étaient News, dans son édition du 14 alors inexpérimentés, les choses on' novembre, dont nous avions rendu B présent changé en France».. compte dans un numéro précédent M.Rouleau évoque aussi dans, de GAMK en arménien. son interview le problème kurde au Dans cette interview, J'ambassadeur français déclarait nota'mment «Quand les Turcs affirment que les sujet duquel il déclare notamment: que «nous feisons de notre mieux Kurdes n'existent plis, nous comprenol1sce qu'ils veulent dire», en raison' pour soutenir le cendideture de 'Is Turquie B le CEE». Quant aux différends. entre la France, et la TrQuie, Qommuns aux.etats. francais et de'èêrtaines conceptions «jacobines» turc. 3

----------------------------------------1 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPt-RNISTA STAMPA-DENI'RO DE LA PRENSA-BASIN ÖZET! Kurdish Problems Discussecl at CU, ßY CAROLINE ßATZDORF the Medes. a local aristocracy of Interest in the Kurdish people horsemenand herdsmen. Blausaid has been sparked recenl1y in many that the current Kurdish nationalacademic institutions and hwnan ists consider themselves rights organizations because of ecendants of the Medes, and both the increased number ofhu- therefore have estabj;hpn,i-,f" p<'._ man rights violations being com- riod of Medes seulement as the mittëd against the Kurds and the beginning of the Kurdish era... growing politicat concerns in the ' 'Spe3kingonhow'wëhi1vecome' regions wherethey live. to know about the Kurds. Blau OnTuesday,November27.in mentioned that "the first certain the faculty ana student lounge of infannation on the Kurds comes the fourth floor in Kent Hall. a from historians. geographers and lecture was giv'fl ön Kurdish cul- travellers writing in Arabic. They tural background. The lecture was all report the fierce resistarlce of given by Professor Joyce Blau. the Kurds as soon as the sixteenth professor of Kurdish history and year of the Muslim calendar, and culture at L 'Université de Langues the ruthless repression used tocrush Orientales de Paris, and researcher them. For the Kurds, a tribal people, at the French National Center for had long been in contact with the Scientific Research. Professor Bedouin tribes and considered Blau. who has a doctorate in Cri- thosearabs living round theedges ental studies from L'Universitê de of the Kurdish' mountains essen- Paris-La Sorbonne and is an inte- tially as foreign and rival tribes gral member of the Kurdish Insti- whom they foughl" Blau further tute of Paris. delivered her lecture, remarked. "Despitethisresistance, as pan of a growing interest in the the Kurds were progressively to history and present political situa- integrate themselves into the tion of the Kurdish people. Muslim community and thus partly They form the fourth largest population in the Middle East.......8 E Professor Blau began," today :> Z I.here.-. e prob:ibi)' ':-.r--oul :0-25 i milliokurds"theyfomithecourth,', largest populaùon in the Middle >,East after the Arabs. the Turks and the Persians. They are divided be-, tween the Republic of Turkey, the Islamic Republic of Iran. the Republic of Iraq. the Republic of,syria.andtheussr."blau pointed out that over 600.000 Kurds make.up their large diaspora in Western Europe. the United States, Canada and Australia. " Professor Blau made a point of highlighùng the historical situaùon, of the Kurdsinlraq. The area where the Kurds live was. in the flist and, nd millennia B.C., settled by,emerge from their former isolation." She went on to say how the Kurds also developed their own religion, characteriz.ed by mysticism and popular-forms of SuflSffi. These characteristics influenced the art. music and literature of the region. :hven places as Car as Mongolia. China and parts of the Soviet Union fonnerly known as Transcaucasia were influenced by these developments. Through the centuries, the Kurds oc"kurdislan," as the region is referred to by historians and geographers. have been the vic. tims of alternating periodsof peace and conflict, periods marked by religious differences and rivaling empires. The flist known Kurdish literary works. though difficult to date. appeared someùme during the Middle Ages. and many were born out of opposiùon U? the consolidaùon of the OUoman and Per- sian empires., More recently. Blau continues. - "After the First World War. the Middle East was redivided by England and France. In spite of the solemn promises of the Allied Great Powers and Mustefa Kemal. the Kurds found themselves carved up bëiween Turkey. Persia. Iraq. Syria and the USSR. Once the fate, of Mosul (1926) had been sewed " and their control of the rich oil deposits of the area assured, Brit- Kurdish associations, national dress, literature, songs. and even their language, have been outlawed. ain and France continued to support the consolidaùon of Turkey and Iraq. The Kurds found themselves reduced to minority status in five separate States and their fates were not to be the same in each." Blau went on to enumerate how each of the five pans of Kurdistan has fared since WWI. In each of the States, the Kurds have been victims of various fonns of repression and persecution: Kurdish associations. national dress, literature. song and dance groups and even their language (of which there are four major dialects: ha...e }x.eii oul..swcd. C,;ly.;..;... Soviet Union have the Kurds hac' relaùve liberty. enjoying an Au tonomous Kurdish Territory be tween the Republics of Azerbaijar and Annenia from 1923 to I929 'and being allowed to publish ; Kurdish newspaper until 1961 Accordingly, it was in the USSI that a Kurdish intelligentsia wa born. Blau said. 'The efforts an, progressofsovietresearchstudie ' in the Soviet Union are strikin! No other country can boast of sue a large nlhober of linguists, fou 'lorists. musicologists. sociologist and historiansdealingwith Kurclli 4

I t il :/, subsidized the publication OfaXigh proportion of the,250-odd books and maga7.ines brought out ids weden, representing the most important Kurdish literary outpul out. side Iraq. As Blau mentioned, the recent repression of Ille Kurds in Iraq h:ls been worst. In 19H8, the Kurdish lown ofllalabja was bomhcd using chemical weapons. Some or Ihc lucky survivors of this liiusl:ml gas attack (335) were nown to France last ycar where I1ley have been givcn official refugee Slal\ls. The French govcrnment has been exemplary in helping them 10 seule in the Clermonl-Ferrand region of central France. Howevcr,there arc currently about four million Kurds living in Iraq, and among Ollrer st:llislîcs, nc:uly a (I\larler of Ihe population of Baghdad is Kurdish. Carolille /lalztlor[ ij (I grad,,- ate student at GSAS and a member of the Kurdish In.ftitlllc in Paris. ", i fi.) ta.i tz:i icij C'n 6 c I f<: I I The Fcdcra/üII'Clf1cr. 4 December /990 lo... (TI Plight of Kurds Voiced at COlull1bia University studies, and today most of these specialists are of Kurdish origin." With regards to Iraq, Blau mentioned, "In Iraq [sin<:e WWIJ, the Kurds incessantly demanded recognition of their nalional rights and won the possibilil)' of developing their culture. A brilliant Kurdish illlelligenlsia developed. SulimaJlia, the capital of the renowl)ed d)'ll:isty of the ßâbân, had been the only Kurdish town endowed by the Sublime Porte with a non-religious school (Ihe Rustiye School). The graduates of Ihis school, scnt to Istanbul for thcir higher cducalion, turned this town inlo a brccding ground for civil servants, officers, school mao;lers, writers... Ilhccamr quitc nalurally Ihe fenll'r nf KUlllish l'ulllll:llii flofthe new 'ra<.ist.jle and producl'd awholecmpofwrilers. AS:lresulI, the local di:tlect of Sulaim:lllia eswblishl'd ilsl'if a.'\lhe liler:lle Ilorrn. Contaci with forcign lileralure, especially Arabic and English, widcned the horizons of Kurdish culture. The development of a Kurdish press from the 1920's onwards produced a further development of the Kurdish language. Translations, puhlished in newsp:lpers and magazines, facilit:lled the renewal and the modernil.:llion of the Kurdish vocahulary." She continued on to say that :Ilicr a liiilil:lry ruul) ill July le)!l. :liilr:lqi Repuhlic was prnc:laillled, ha."ed Oil Ihe unit)' and e<lualit)' of Kurdish :ulll Ar:l" Il\:oplcs. The," _. r' "f' '0 was legali7.cd and a Kurdish press developed. Kurdish literature was nowering in Iraq, and the poetry began to rencct the social aspects of Kurdish existence as well as a new militancy. These developl1]enlswere to malte an imp:jcton the other regi of Kurdistan as well. But this was to change, Professor Blau began to describe the more rcèenl history of the Kurds in 'raq. "However," she "/enlon," afler an initial phase of progressive and unitary policies, reactionary forces came to the lap in Baghdad. The right of equality "f the Kurds was challenged, their publications and newspapers banned. In 1961, lhe air force bombed Kurdish areas. The following nine years of wnr \\'l'h' pllnctll:lled by truces and lcmporar)' ccolsc-1ires. 111rn, the Kurdish Nmionill movement, led by Malta Most..!!a Barzani, won an oulstanding viclory, scaled in March 1970 by an agrccment be. Iwccn the Iraqi government and the Kurds, on local autonomy for the Kurdish rrgions." B I a u described the changes that resulted: "niese agrccments embodied the main demands of the Kurds. The Kurdish language became the second offici:llianguage: Newro7.(the tr.rdition:li Kur'iish new year) be. c:une a puhlic holid:1y thmughout Iraq; five Kurdish ministcrs wcre 10 he :tppoinled. and thr post or vice-president was henceforth to he held by a Kurd. FOllryears were allowed for the full illlplcmelll:uion _,. ". _..t,.., r _....... :..,',. tions. n)e event was celebrated throughout Kurdistan as well a amongstthe Kurdish communities in the USSR,Lebanon,and Europe. Never in the twentieth century - since the Treaty of Svres and the Republic of Kurdistan - had the Kurdish rights been so fuhy and explicitly recognil.cd." According to Blau, this new Kurdish autonomy in Iraq led many Kurdish intellectuals to rediscover lheir Kurdish identity, a movement that had its effcct in Iran as wett, Bul onceagain, the Kurds were not to enjoy their hard-eamcd rights ror very long. Here, Blau èvoked clements or Kurdish history that bring lighllo the present and alltoo horrible situation of the Kurds in Iraq, "Thc military cn/lp äetau in Turkey in I l )71 and 19HO intcnsi. Ikd the reprcssion of Ihe Kurds. Alt cultumlexpres.o;ion wasnotonl)' banned but onee again rellressed willi extrcme vigor, In Ir3<l, the collapsc of the Kurdish insurrcction in 1975 and the brutal rcprcs.o;ionof Saddam Hussein's regime against the Kurds, the long and bloody war between Iraq and Iran which devastated large areas of Kurdistan, the lack of liberty in Iran and Syria... All this repression provoked a massive exodu.o;of tens or thousands of Kurds. Many of the refugees seek asylum in Eumpc, but also in the United States, Canada. and Australia, where they rccreate branches of thcir Kurdish parties. movemcnts and organizations." Dlau ended her lrelure on a more hopeful note, reminding us of the cxistcnceorthe Kurdish Program, founded in 1981 and based at Harvard University with a New York office, oflhe Kurdish Instilute of Paris, whichserve.o;ao;a Kurdish diplom:uic and cultur:t1 center in Westc", Europe and is :llso Ihe home oftlll'mosi illtel:r:lll'liiit'l"lie III of Northc", Kurdish literature as wett all works on Kurdish history and culture, and of Ihc liberal Swcdish government, which has